mercredi 19 mars 2014

Agra, Delhi ... et c'est fini!

Je venais d'arriver à Agra lorsque j'ai posté mon précédent message.
Dès le lendemain, et dès l'aurore, visite du Taj Mahal. J'étais à 6h pile, en théorie l'heure d'ouverture, devant l'entrée ... et pourtant, j'étais loin d'être le premier! Une consolation quand même, je suis repassé devant la même porte à midi, et là, c'était une queue hallucinante! 
"une larme sur le visage de l'éternité" (citation du lonely attribuée au poète indien Rabindranath Tajore)
Découvrir le Taj Mahal, dans les premières lueurs de l'aube!! Même pour une nouvelle visite, ça reste un moment magique! Et le succès se comprend. Le Taj et son ensemble sont une merveille d'équilibre et d'harmonie de proportions. On a vraiment le sentiment de contempler un aboutissement! A savourer longuement! 
Clin d'oeil de l'histoire, le Taj, aboutissement architectural moghol, a été construit par amour, pour une femme Muntaz Mahal, seconde épouse de Shah Jahan qui en était fou, morte en mettant au monde leur 14ème enfant.
A coté, le fort d'Agra, pourtant remarquable, fait presque pâle figure. Bien que commencé plus tôt, par Akbar, il ressemble furieusement au Red Fort de Delhi de Shah Jahan qui l'a d'ailleurs fait remanier.
Visite aussi du mausolée d'un vizir, l'Itimad-ud-Daulah, bien plus petit, mais antérieur au Taj, et qui a été le premier édifice moghol entièrement en marbre avec incrustation de pierres semi-précieuses.
D'Agra, à 40km, visite de Fathepur Sikri, aujourd'hui un gros bourg, mais qui a eu son heure de gloire lorsque Akbar a décidé d'y construire sa capitale. 14 ans plus tard, il fallut se rendre à l'évidence: la capitale manquait, et manquerait toujours d'eau. La cité a été abandonnée ... et tout est resté en l'état, palais, cours, caravansérails, mosquée. Une magnifique cité fantôme d'un rouge flamboyant.
Déjà, lors de mon dernier jour à Agra, j'ai pu assister aux premiers soubresauts de Holi, la fête des couleurs, à la pleine lune de mars. En dehors des grands bûchers et des danses frénétique, le propre de Holi, c'est de s'asperger d'eau colorée et de poudres tout aussi colorées. Un délire! Déjà, dans le train qui m'amenait d'Agra à Delhi, on s'est fait bien arroser en traversant les banlieues. Comme en seconde, il n'y a pas de vitre mais des barreaux au fenêtres du train, et qu'il roule par moment à 20km heure, ce n'est pas triste. Tout ça n'est rien à côté de ma remontée de la rue du bazar de Pahar Ganj sur le coup de midi pour aller à l'hôtel. Là, ça a été gratiné! Il faut dire que c'est le quartier routard et que les touristes ne sont pas les derniers à participer ... et qu'il n'en faut pas plus pour déchaîner les indiens!!
Et pour finir, j'ai flané dans Old Delhi et dans les quartiers monumentaux de New-Delhi, en particulier Rajpath, une avenue grandiose de 2 ou 300m de large qui va du Palais Présidentiel à la Porte de l'Inde... de quoi faire de beaux défilés!

Et "demain, dès l'aube, à l'heure ou blanchit la campagne, je partirai"!

Agra, les rives de la Hamuna


Taj Mahal







le Fort d'Agra

sur une île de la Yamuna


Itimad-ud-Daulah, le petit Taj




Fathepur Sikri, la "brève" capitale d'Akbar








Jama Masjid à Fathepur Sikri


Happy Holi



Delhi monumental - Connaught Place

ministères su Rajpath

Rashtrapati Bhaval, résidence du vice-roi et actuellement présidence

Sansad Bhavan, le Parlement

Indian Gate



vendredi 14 mars 2014

Sur la route de Delhi ...

Beaucoup de merveilles cette semaine!
De Varanasi, je suis parti à Khajuraho, très très connu pour ces temples couverts de sculptures, dont bon nombre sont d'un érotisme débridé. Au delà du coté un peu grivois de l'affaire, c'est surtout une toute petite ville qui, grâce à son passé prestigieux,  possède un ensemble de temples extraordinaire. En effet Khajuraho  est aujourd'hui un village, mais au Xème et XIème siècle, c'était la capitale religieuse de la dynastie des Chandela. Le site a compté parait-il 85 temples. Aujourd'hui, il en reste une grosse vingtaine, le groupe que visitent les touristes, mais aussi tout un tas d'autres éparpillés dans la campagne. En plus de ces attraits culturels, le village est ... calme et on peut même traverser les rues sans risque, ce qui n'est pas si fréquent en Inde. Lors de mon passage, c'était la "grande mela", la foire si vous préférez, avec à la fois tous les stands de vente et la fête foraine et entre autre une attraction extraordinaire. Imaginez un énorme cylindre d'une quinzaine de mètres de diamètre sur 10 m de haut, construit en planches avec une balustrade au sommet pour les spectateurs. Et dans ce cylindre, une fois que la balustrade est archi-bondée, c'est du grand spectacle: une, puis deux, puis trois motos tournent là-dedans, on rajoute une voiture!! Tout ces engins, par la force centrifuge tournent à l'horizontale. Imaginez le bruit et l'ambiance! Le fin du fin, histoire de rajouter du frisson, c'est de tendre un billet de 10 roupies du bout des doigts par dessus la balustrade, que le plus intrépide des motocyclistes vient saisir au vol! En fait, il me semble avoir entendu parler d'attractions de ce genre en France quand j'étais gosse. Si ça a existé, il y a belle lurette que ça a du être interdit!
De Khajuraho, je suis arrivé à une autre divine surprise: Orchha. Un vraiment petit village, mais qui possède un patrimoine architectural de première importance. Orchha était la capitale d'une principauté du début du XVIème à la fin du XVIIIème siècle. L'un de ses princes Mandela a eu la bonne idée de soutenir le futur Grand Mogol Jahängir révolté contre son père Akbar, ce qui a été très bon pour les affaires de la principauté. Il reste toute une enceinte fortifiée sur une île de la rivière Betwâ, avec 3 palais, des temples éparpillés un peu partout et un ensemble de chatris qui sont des cénotaphes à la mémoire des dirigeants et de leur famille. Ce gros village est un peu boudé par les touristes qui filent directement d'Agra à Khajuraho. Pourvu que ça dure!
Pendant mon séjour à Orchha, j'ai fait une escapade à Jhansi pour visiter le fort, célèbre par le rôle de sa maharani  Lakshmi Bai dans sa lutte contre les anglais pendant la révolte des cipayes en 1857. Une maîtresse femme qui montait au combat comme un homme. Elle s'est évadée de Jhansi en sautant à cheval d'un parapet haut d'au moins 15m. Le cheval ne s'en est pas remis, mais la rani a filé! Finalement, elle sera tuée dans un combat à Gwalior, mais elle est devenue le symbole de la résistance aux anglais et a des statues un peu partout dans la région.
Et pour terminer cette semaine, j'ai visité de fond en comble Gwalior, son énorme fort avec une profusion de palais, pour la plupart à l'abandon, encore que depuis ma première visite, les gardiens de chèvres et leurs troupeaux n'ont plus droit de cité, ce qui enlève beaucoup au charme désolé qui régnait ici! D'ici peu, tout ce site sera devenu bien léché, bien comme il faut, prêt à recevoir un tourisme bien orthodoxe! En attendant, j'y ai passé une belle journée! Dans l'après-midi, visite du palais que les maharadjahs de Gwalior s'était fait construire dans la ville basse en 1864. Un peu comme à Mysore, c'est le paradis du kitsch: lustres en cristal de 3,5 tonnes, escaliers en cristal, meubles anglais et français, un vrai luxe de maharadjahs! En tout cas, un énorme palais toujours occupé par la famille des Scindia (ou Sindhia) qui semblent avoir été des souverains éclairés avant de se reconvertir brillamment en politique. L'avant dernier a été plusieurs fois ministre avant de se tuer dans un accident d'avion en 2001 et son fils est actuellement élu au parlement.
Je viens d'arriver ce soir à Agra, ma dernière étape avant Delhi ...
A bientôt


ablutions matinales à Khajuraho

le troisième avatar de Vishnu

Les temples de Khadjuraho










Nandi, la monture de Shiva




                       




   








la grande mela à Khadjuraho

Orchha








 
Les chatris (cénotaphes) d'Orchha
 

Gwalior


Les palais à l'abandon de Gwalior




Les maîtres jaïns divinisés sur l'accès au fort de Gwalior


Gwalior, le dernier palais des Scindia, maharadjahs de Gwalior

restauration de monuments, à l'ancienne