lundi 1 avril 2019

Alexandrie ... et le retour !

De Siwa, nous sommes de retour à Alexandrie pour les derniers jours du séjour.

Au programme, exploration de la ville.
Alexandrie est une grosse ville, la deuxième d'Egypte. Fondée par Alexandre le Grand en 331 AC, elle s'est construite autour d'une baie magnifique. 

Parmi la soixantaine de villes fondées par Alexandre, c'est celle qui aura eu le plus grand rayonnement. Déjà, après la mort d'Alexandre en devenant la capitale d'Egypte pendant les trois siècles de la dynasties des Ptolémées (ou des Lagides), jusqu'au suicide de la dernière, Cléopâtre VII qui fut la maîtresse de Jules César et de Marc Antoine. Après sa mort et avec le premier empereur Auguste, l'Egypte devint une province romaine.

Quelques siècles plus tard, de gros tremblements de terre ravagèrent la ville et firent disparaître dans la baie les palais de Cléopâtre en ruinant aussi le phare, une des sept merveilles du monde antique, dont les fouilles récentes de Jean-Yves Empereur ont permis de découvrir les vestiges. 

Au siècle dernier, la ville connut une période de renouveau en devenant une capitale très cosmopolite avant que Nasser n'en fasse partir les étrangers après la crise du canal de Suez.
Il reste de cette période un front de mer superbe, bordé d'immeubles assez grandioses de style très occidental, pour certains un peu décatis, mais avec encore beaucoup d'allure.

Le clou de la ville est aujourd'hui la grande bibliothèque inaugurée en 2002 et censée rivaliser avec son auguste aïeule. Je suis resté un peu dubitatif sur cet ensemble architectural très froid et très mal mis en valeur. Par contre, dans son fonctionnement, ses salles de lecture et ses moyens multimédias  qui permettent de consulter des ouvrages dans le monde entier, ça semble être une réussite.

Le fort de Qatbay, construit au XVème siècle en lieu et place du fameux phare, ponctue un des cotés de la baie.

Parmi les vestiges gréco-romains-égyptiens, le Serapeum truffé de souterrains et la colonne de Pompée, le théâtre et les catacombes de Kom el Chouqafa, un dédale de souterrains creusés dans le calcaire et où l'on découvrit, étagées sur plusieurs étages autour d'un puits central, une myriade de niches et de cellules où étaient ensevelis les défunts.

Autour de ces vestiges, une grande ville trépidante, des immeubles étroits de 15 à 20 étages et une ville campagnarde à deux pas du front de mer avec ses troupeaux de moutons, ses souks, ses cafés à chicha et tous ses petits métiers. Le tout sans oublier ses tramways d'un autre âge et sa circulation aux règles ... très égyptiennes!

Et voilà, après le Soudan et l'Egypte, le voyage se termine.
Je garderai, de cette découverte du Soudan et de cette visite de l'Egypte à petite vitesse, le souvenir des merveilles vues et visitées, mais surtout celui de la gentillesse et de l'affabilité de la population, des chaïs offerts et de tous ces contacts. 




la baie d'Alexandrie

la bibliothèque Alexandrine








le fort de Qaytbay


vers le port




Les catacombes

le serapeum




l'accès aux catacombes





lundi 25 mars 2019

du Caire ... à Siwa ...

Dans le dernier message, je vous ai parlé du Caire.

Lors des deux derniers jours, nous avons traîné assez longuement dans le quartier fatimide et passé quasiment une journée dans les nécropoles de la ville. Ces cimetières sont assez connus car, en fait, ils sont squattés depuis maintenant plusieurs dizaines d’années par des cairotes qui , vu la surpopulation de la ville ont trouvé là des opportunités pour se loger.

Je m’imaginais des cimetières de caveaux occupés par une engeance, moitié humains, moitié morts-vivants. En fait, l’idée que je m’en faisait est aux antipodes de la réalité. Déjà, ces nécropoles très anciennes sont des alignements de cours fermées avec des parties couvertes et les sépultures que l’on peut y voir, sont plutôt à la mode musulmane, quelque chose d’assez discret.
C’est vrai, bon nombre de ces enclos sont habités et finalement, les gens sont certainement mieux ici que dans les « cages à poules » bétonnées qui constituent les banlieues. D’abord, c’est assez central, c’est hyper calme, sans presque aucune circulation (et c’est appréciable dans cette mégapole où le klaxon est roi!)
C’est organisé comme un village, plutôt plus propre. C’est électrifié, il y a l’eau courante, des épiceries et des cafés à chaï.
Au final, rien d’angoissant ni de morbide et aucune agressivité ni regards malveillants, bien loin de ce que j’avais pu lire sur le sujet!

Et pour finir, grande balade sur l’île entre l’opéra et le quartier chic de Zamalek avec son hôtel Marriot ... un autre style!

Quatre heures de train plus tard à travers le delta du Nil et nous voici à Alexandrie.
Très bonne impression immédiate. Une baie impressionnante, des immeubles très haussmanniens. Plus beaucoup de djellabas par ici et une population... jeune! La moyenne d’âge en Égypte est de 24 ans!

Et dès le lendemain, nous partons pour l’oasis de Siwa car nous visiterons Alexandrie en revenant puisque notre retour s’effectuera d’ici.

Siwa, c’est une grosse oasis en plein milieu du désert libyque, à 500 kilomètres du Caire et d’Alexandrie et à 300 kilomètres de la côte méditerranéenne, autrement dit, en plein désert.
Une grande oasis et une énorme palmeraie grâce aux centaines de sources qui affleurent ici, avec deux énormes lacs. Une féerie au milieu de ce désert à l’ouest de la  dépression de Qattara qui elle, est à -133 mètres en dessous du niveau de la mer.
Là, ce n’est plus l’Egypte, mais plutôt le sud du Maroc. D’ailleurs, la population est berbérophone.
La ville est dominée par l’ancienne kasbah en terre, bien ruinée, mais impressionnante.

C’est ici qu’Alexandre le Grand est venu consulter l’oracle de Siwa qui lui a confirmé qu’Amon l’aggréait comme Pharaon. L’Egypte avant lui était aux mains des perses et lui est échue après sa conquête de l’empire perse et sa victoire sur Darius!

Pour ma part, j’ai aussi consulté l’oracle ce matin ... mais je n’ai rien entendu!

A bientôt...