La semaine dernière, je vous ai laissé à Sagada, bien perché dans la montagne.
De là, nous sommes redescendus vers Bontoc, une grande descente sur les freins qui a bien justifié le sentiment que j'avais eu deux jours avant: ça grimpait dur!
Et d'ailleurs, dès la sortie de Bontoc, et pour ne pas perdre les bonnes habitudes, nous attaquons une montée sévère qui va nous amener, de vallées en vallées, la plupart aménagées en terrasses, jusqu'aux portes du pays Ifugao.
C'est toute une région bien enclavée où les ifugaos traînent une réputation de coupeurs de têtes, bien que les dernières coupées semblent remonter au début du vingtième siècle.
Ce qui caractérise vraiment le pays, ce sont les aménagements millénaires de terrasses pour la culture du riz. C'est un travail de titans qui a permis d'arracher ces multitudes de petits jardinets à la montagne au prix de kilomètres de murs et de levées de terre. Au gré du relief, ils ont réussi à obtenir des quantités de parcelles rigoureusement plates pour l'irrigation, certaines d'une bonne surface, mais d'autres qui ne dépassent pas les deux mètres de large. Pour l'essentiel, il n'y a que les pieds et les mains de l'homme qui passent ici!
Après le passage d'un col à quasiment 2000m, bien protégé par un poste militaire qui s'apparente furieusement à un château médiéval d'avant l'an mil avec ses palissades de bois et son pseudo-donjon de surveillance en bois, nous amorçons la descente sur Banaue.
La vallée de Banaue est un amphithéâtre entièrement aménagé en terrasses, classée au patrimoine de l'humanité.
Ville touristique bien sûr avec beaucoup de français, belges et autres espagnols...
Depuis Banaue, nous sommes aller visiter, par une large boucle moitié en vélo, moitié à pied, les rizières en terrasses de Batad et de Bangaan.
Batad est particulièrement impressionnant. Déjà, de la seule route, il faut gravir un col pour arriver en surplomb de la vallée. Ils ont réussi à accrocher une route jusqu'au col, mais à partir de là, c'est, pour quelques lunes encore, un sentier de montagne qui conduit au village. Tout petit, isolé au fond de sa vallée, surplombé par des centaines de terrasses, sans route et jusqu'il y a peu sans électricité, le village s'ouvre ou plutôt s'entrouvre au monde! De là, par une longue randonnée sur les murs des rizières ou à flanc de montagne, nous sommes revenus sur l'unique route qui surplombe Bangaan, avec des vues à couper le souffle dont vous pourrez avoir une petite idée par les photos.
Après Banaue, nous nous sommes retrouvés devant un dilemme: soit traverser la chaîne de montagne en deux ou trois jours sans aucune information pour l'eau, la nourriture ou le couchage, soit effectuer un grand tour pour rejoindre Baguio par des endroits plus civilisés.
Nous avons choisi la deuxième option et demain, nous devrions arriver à Baguio qui est paraît-il un refuge climatique sur les hauteurs, au milieu des pins et à l'écart de la chaleur étouffante des plaines.
A bientôt!
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Bulol, gardiens du riz |
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Un Ifugao |
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Maligcong |
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Au col! |
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Descente sur Banaue |
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Départ pour Mayoyao |
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Banaue |
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Batad |
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Bangaan |
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Toujours les bulol, les génies du riz! |
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Séchage du riz sur les bords de route |
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Fish spa (j'ai les pieds tout neufs!) |
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Urdaneta |
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Rosario |