L’air de rien, la partie soudanaise du voyage est maintenant bien entamée.
Après le voyage en minibus de Karima à Dongola, nous voici maintenant dans la partie la plus caractéristique de la Nubie, l’ancien royaume de Kerma, bien antérieur aux pharaons noirs. Ici, tout est nubien, les gens et les tenues, le port des femmes, les villages étalés le long du Nil avec leurs maisons de terre où les cours et les pavillons se succèdent, entourés de hauts murs aux portails colorés.
L’organisation le long du Nil est établie de façon immuable. Le fleuve, une première bande de cultures vivrières, fèves, haricots, oignons, tomates , luzerne au plus près des pompes. Une deuxième bande avec la palmeraie qui a besoin d’eau, mais de façon moins constante. La troisième bande, c’est le village, très peu profond et très très long. Et enfin, au delà, le désert.
Sitôt installés à Dongola, nous partons en minibus pour le site de Kawa, en plein désert de l’autre côté du fleuve. Le minibus fait le trajet pour le village à côté, mais emporté par l’élan et sans doute les arguments d’un passager qui a pris notre affaire à cœur, il se déroute d’au moins 6 km pour nous laisser au démarrage de la piste pour le site de Kawa: un peu comme si le bus Tarbes-Bagnères se déroutait sur Mauvezin sous prétexte que deux étrangers veulent visiter le château !!! Si ce n’est pas de l’accueil, ça !
Toujours depuis Dongola, visite de Kerma. Là, on parle de la très vieille histoire soudanaise avec le centre d’un empire antique qui domina la Nubie pendant près d’un millénaire. Sur le site, deux deduffas assez énormes, construites en briques de terre crue, probablement des tombes royales et tout un complexe cérémoniel à l’entour. Encore bien impressionnant après 4000ans.
A quelques km de là, le site de Tombous est lui une carrière de granit exploitée à l’époque égyptienne où l’élément le plus remarquable est un colosse inachevé datant probablement de trois millénaires.
Encore un saut vers le nord en remontant le Nil et nous voici à Wawa sur la rive droite du Nil. Le chauffeur nous largue sur le tard face à la seule guesthouse des environs, installée dans une maison nubienne très caractéristique.
Dès le lendemain, traversée du Nil en barque pour le village de Soleib (ou Soleb) pour visiter son temple, grand témoignage de la reprise en main de la Nubie par l’Egypte il y a 3000 ans.
Nous sommes hébergés dans la Nubian Guesthouse de Mohammed Hamib et traités... somptueusement !
Le lendemain, à nouveau traversée du Nil pour rejoindre la route sur la rive droite. Arrêt d’un minibus au vol et route jusqu’à l’embarcadère pour l’île de Saï ,paraît-il la plus grande du Nil.
Tout au long de la route, pas mal de « chercheurs d’or ». Je n’ose pas dire orpailleurs car ici, la battée n’a pas de raison d’être. C’est plutôt le détecteur qui fonctionne.
Sur l’île, nous sommes « cornakés » pour ne pas dire alpagués par Adil Chorbai, le « parrain » nubien du coin qui régente , à la fois sa Nubian guedthouse (encore une!) mais aussi le bateau pour traverser ou trimballer les touristes et j’imagine toutes les affaires qu’il y a à faire dans le secteur. Sinon, l’île de Saï est bien sympathique, mais à quand même moins de charme, en particulier parce qu’un grand nombre de maisons nubiennes et une bonne partie de la palmeraie sont à l’abandon suite à un exode rural qui frappe sévèrement ici aussi!
Et aujourd’hui, nous voici à Abri, un autre village nubien qui sera probablement notre dernière étape avant Wadi Halfa et la frontière égyptienne.
Ici, tout est nubien, des gens au marché d’aujourd’hui: le Nil, les champs de fèves, les palmiers et les maisons.
Je termine la préparation de ce message au poste frontière soudanais. Nous sommes entre les deux frontières.
La sortie du Soudan dure maintenant depuis 3 heures. Les paris sont ouverts pour la frontière égyptienne !
Inch Allah!
Il faut dire qu’il n’y a pas que les voyageurs dans le bus. Le chargement, tant des soutes que de l’allée est ... impressionnant !
Je posterai ce message dès qu’un bout de wifi se présentera en Égypte.
A bientôt... probablement en Égypte.
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