Nous voici donc à Karima après un trajet en minibus. En fait, les minibus sont des vans, décorés comme des corbillards de premières classe: des rideaux bien opaques, bien sûr, mais aussi une somptueuse décoration du plafond avec broderies, pampilles de strass qui s’agitent, passementeries etc ...
Nous avons coupé à travers une large boucle du Nil et traversé le désert de la Bayuda.
Comme la plupart des villes et villages ici, Karima est très étendue le long du Nil, et donc des cultures, avec deux pôles, le souk et la place centrale, station de bus, café en plein air et toute une série de gargotes et beaucoup d’animation, aussi bien en journée que le soir!
Ici, autour de Karima, c’était un peu le centre politico-religieux de la Nubie du royaume de Koush au temps dés pharaons noirs, la XXV ème dynastie.
Un des sites les plus intéressants est le Djebel Berkal à quelques km de Karima. Un gros éperon rocheux qui surveille la rive du Nil comme un cobra dressé. L’uraeus de la couronne des pharaons. A son pied, quelques vestiges de temple qui ne prennent tout leur relief que vus du sommet et du sommet une vue extraordinaire sur toute la vallée.
Et au pied du Djebel une nécropole royale assez tardive, datant du moment où ce site perd du rayonnement au profit de Méroé , mais avec des pyramides, certes méroïtiques ... mais intactes!
Autre site prestigieux dans les environs de Karima (ou Napata si on parle du royaume de Koush) Nuri. C’est la nécropole des rois napatéens et au milieu de la vingtaine de pyramides, celle du plus célèbre des rois de le XXV ème dynastie, Taharqa.
Toujours dans les environs, El-Kurru. Ici, c’est encore un bond dans le temps puisque la nécropole date de bien avant l’arrivée des pharaons noirs, mais, pour compliquer le tout, elle a aussi été utilisée après Taharqa. Ce sont des sépultures type mastaba ou l’on descend par un grand escalier jusqu’à la tombe du souverain. Deux sont encore quasi-intactes. Pour les autres, c’est plutôt à ciel ouvert, mais avec les tombes plus ou moins murées au fond des escaliers, il y a de quoi faire travailler l’imagination!
A bientôt
Du haut du Djebel Barkal |
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